L’ART EST L’AFFAIRE DE TOUS !

Réponses à l’appel de la Fédération nationale des arts de la rue

 

L’art est public, enjeu public, affaire publique, affaire de public aussi.

L’ART EST L’AFFAIRE DE TOUS. C’EST UN ENJEU DE SOCIÉTÉ

Pour EELV, la culture est au cœur de notre projet de société. Sans conscience, notre existence n’a aucun sens. C’est laprésence visible des artistes dans notre environnement quotidien et  leurs propositions de lecture du monde qui nous donne des outils pour vivre plus libres, plus tolérants, et plus solidaires.

Les arts de la rue ne sont rien d’autres que les arts de la vie. C’est pourquoi nous appelons à une réappropriation permanente et citoyenne de l’espace public, qu’elle soit professionnelle ou amateur. L’art dans la rue c’est la fabrique du citoyen, c’est l’interpellation du quotidien, dans sa poésie ou son absurdité.

 

DECLOISONNEMENT DE LA CULTURE : ne pas la réduire à son ministère mais qu’elle irrigue tous les champs de l’action publique

Les missions du Ministère de la Culture ont été dessinées après-guerre dans un contexte de réaction anti-atlantiste et anti-américaine du Général de Gaulle. Il en a découlé une politique culturelle qui fait figure d’exception et a contribué de manière positive à l’aménagement culturel du territoire et au soutien à la création et aux artistes.

Cependant cette politique culturelle obsédée par « l’excellence artistique » a créé un secteur culturel « à deux vitesses » et a contribué à l’isolement du secteur culturel et artistique dans une « bulle hors-sol » bien éloignée des préoccupations de nos concitoyens.

Moteur des émergences citoyennes, facteur de cohésion sociale, émancipateur de l’économie territoriale, la culture est une chance pour les territoires. Nous ne nous satisfaisons pas d’un simple retour à une clause de compétence générale. Nous revendiquons que la Culture devienne une compétence obligatoire de toutes les collectivités territoriales, avec des responsabilités partagées et une contractualisation permettant la complémentarité :

  • Aux territoires locauxles Cultures de Tous, l’expérimentation et les pratiques, la proximité, l’éducation et l’enseignement artistique, une responsabilité d’équilibrer l’aménagement culturel, l’aide aux émergences artistiques et culturelles, l’implication des habitants dans la construction des politiques;
  • Aux Etats, la garantie du financement culturel et du Droit Culturel: par exemple, la remise de la Culture au cœur d’une Politique de la Ville forte, la création et la gestion d’un fond coopératif de soutien aux associations culturelles.

Dans ce cadre de l’Agenda 21 de la culture, il s’agit de promouvoir aussi  la coopération entre les régions, qu’elles soient française, européennes ou du monde, en soutenant les projets de création et d’échanges inter-régionaux, pour les compagnies, associations d’éducation populaire, artistes et manifestations.

Cette approche du développement culturel d’un territoire qui inscrit la culture dans l’ensemble de l’action collective, doit permettre à plus d’artistes et d’opérateurs culturels de bénéficier des soutiens publics qui sont encore trop concentrés dans les grandes institutions artistiques

 

CONSTRUCTION DE PASSERELLES : pour une réelle ambition de partage, de

co-réalisation et de diffusion de l’art en espace public

D’après l’enquête sur les pratiques culturelles des Français 2008, un quart des français n’ont assisté à aucun spectacle vivant et près d’un tiers d’entre eux se sont rendus quelquefois dans l’année au cinéma et ont assisté exceptionnellement à un spectacle vivant. Il est donc important d’aller à la rencontre des publics, à travailler avec les territoires et mener des actions culturelles.

Les Arts de la Rue ont un rôle important à jouer dans ce développement des publics, ils sont par leur gratuité pour le spectateur, leur popularité, leur cadre, celui de l’espace public, d’un accès plus facile pour des publics peu familiarisés à fréquenter des équipements culturels, dont l’accès peut parfois être intimidant.

Les communes, à ce titre ont une immense responsabilité dans l’accueil de compagnies d’Art de la Rue sur leur territoire.

En terme de diffusion d’une part, parce que ces spectacles étant gratuits pour le public, ils doivent être programmés par les pouvoirs publics ou son délégataire, avec une rémunération permettant aux artistes de vivre dignement de leur travail.

Cela signifie d’autre part la nécessité pour ces collectivités de construire un partenariat d’accueil et de résidence sur leur territoire sur des durées moyennes à longues, pour permettre aux artistes de trouver des espaces de répétition, de construction de décors et de formation des futurs artistes qui se produiront dans la rue. Soutenir la création signifie penser les choses de l’aval à l’amont, afin de sortir d’une vision strictement évènementielle des arts de la rue.

Nous proposons par ailleurs de renforcer la présence de la culture et des arts dans les lieux d’éducation, parce que l’art et la culture participent de  l’apprentissage des connaissances et de la citoyenneté. Les arts de la rue ne doivent pas être exclus de ces espaces « publics » par leur vocation que ce sont les écoles, les collèges, les lycées et les universités.

La rencontre avec les publics passe aussi par la pratique artistique, donc un soutien nécessaire aux pratiques artistiques amateurs et aux actions des associations d’éducation populaire, ainsi qu’un éveil à la sensibilité artistique dès le plus jeune âge.

L’une de nos propositions phares consiste à encourager, soutenir et financer des fabriques d’Art et de Culture, alternatives crédibles à la folie de multiplication d’éléphants blancs de la culture, équipements démesurés par leur taille et hors sol par leur projet culturel souvent bien loin des nécessités. Ces lieux intermédiaires, qui réinventent par leur transversalité de projets et de pratiques (culturelles ou non) leur rapport à la création et au public, doivent pouvoir être pleinement prise en compte dans les politiques publiques.

 

CO-CONCEPTION & CONSTRUCTION citoyenne des espaces urbains et publics de demain

Les politiques publiques se sont construites au fil des décennies au mieux dans à un face à face entre responsables politiques et professionnels. Les habitants des territoires se trouvent exclus du débat.

La revendication de la mise en œuvre d’un Agenda 21 de la culture à tous les niveaux de décision est une priorité pour les écologistes : elle s’appuie sur la nécessité de promouvoir la diversité, de co-construire des politiques avec la société civile en veillant à impliquer les habitants et leurs représentants et d’inscrire une culturo-conditionnalité dans l’ensemble des politiques publiques, y compris celles de l’Etat.

 

ENGAGEMENT FORT POUR LA CREATION à travers un soutien accru aux artistes, aux espaces de recherche et de production et aux réseaux de diffusion

Ce qui manque souvent le plus aux artistes, c’est le temps de la création et de la relation au territoire et aux populations auxquelles il s’adresse. Une écologie culturelle qui ne soit pas soumise aux temps imposés par des politiques de communication frénétiques qui privilégient le marketing aux dépends de la relation interpersonnelle, commande de favoriser le plus possible la permanence artistique dans différents milieux sociaux et professionnels.

L’indépendance des artistes est primordiale pour Europe Ecologie. Pour cela, nous souhaitons mettre en place, à l’issue d’assises culturelles décentralisées, une conférence permanente des acteurs de la culture, qui permettra de débattre et de définir des comités de choix, paritaires entre les élu/es et les professionnel/les.

 

PROTECTION DU CHAMP CULTUREL au niveau européen : il doit être exclu de l’application de la directive service

Pour EELV, la culture est évidemment hors du champ concurrentiel. Les biens culturels ne sont pas des biens de consommation comme les autres, leur spécificité a d’ailleurs été reconnue par la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle.

Ils sont porteurs de sens, d’utilité sociale, de valeurs, et d’ailleurs à ce titre trouvent toute leur place dans l’économie sociale et solidaire. Elle n’a pas pour finalité la recherche de profit et de rentabilité immédiate, elle est une économie tournée vers la solidarité, l’utilité sociale, la démocratie, la participation…

Dans ce cadre, nous souhaitons développer les outils de l’économie sociale et solidaire dans le domaine des arts et de la culture, comme des couveuses d’entreprises et d’activité culturelles, des SCIC, et soutenir de manière générale le tiers secteur culturel.
 

AMENAGEMENT DES ESPACES PUBLICS – citadins et ruraux – afin d’en faire des lieux privilégiés de diffusion et d’échanges.

Le programme d’EELV est basé sur de nombreux principes applicables à l’aménagement des espaces publics: leprincipe systémique, le réseau à taille humaine, la proximité, la sobriété des flux, le bon voisinage.

La production artistique doit s’intégrer, « se tricoter » avec les autres productions du territoire. Les Arts de la Rue ont un rôle essentiel à jouer dans ce cadre: ils donnent un sens nouveau à l’espace public, le transforment par la pratique artistique et nous obligent tout à coup à y porter un regard différent.

Nos engagements en faveur d’une mutation écologique des territoires prennent en compte cette volonté d’en faire des lieux privilégiés de diffusion et d’échanges artistiques.

Les formes alternatives de propriété du logement, comme les coopératives d’habitants, permettent à la fois de redonner l’initiative aux citoyens, combattre la spéculation et créer des échanges. L’attention à la bio-diversité est aussi la garantie de préserver l’une des sources d’inspiration des artistes…

 

CONTACTS :    comm-culture@eelv.fr

Pascale Bonniel-Chalier, adjointe à la mairie de Lyon et responsable EELV de la commission culture

Corinne Rufet, élue à la Région Ile-de-France et déléguée thématique EELV culture et éducation populaire

Marie-Christine-Blandin, sénatrice EELV et présidente de la commission culture, éducation et communication au Sénat

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