UNE RENTREE EXIGEANTE… UN CHANTIER POUR L’EGALITE DES CHANCES
EUROPE ECOLOGIE-LES VERTS VAR souhaite à touTEs les enseignantEs et aux personnels de l’Education Nationale, ainsi qu’aux 175.222 élèves du département du Var et à leurs parents de faire que cette rentrée scolaire 2012, préparée par le précédent gouvernement, soit la meilleure possible.
EELV VAR est conscient des difficultés que rencontre le système éducatif depuis plusieurs années, particulièrement dans le Var, le moins doté des départements de l’académie, la moins dotée de France avec,
– La réduction des postes d’enseignantEs,
– La suppression de classes notamment dans les communes rurales, la mise à mal des RASED
(Réseau d’Aides Spécialisés aux Elèves en difficulté) indispensables pour la prise en charge des enfants en difficulté
– La défiance à l’endroit des professeurEs et personnels de l’Education Nationale,
nous restons d ‘autant plus vigilantEs sur les mesures que le gouvernement et le nouveau ministre de l’Education Nationale doivent prendre de façon urgente.
En effet, si un certain nombre de points positifs sont à relever tels :
- la revalorisation de l’ARS (Allocation de Rentrée Scolaire) particulièrement pour les ménages à faible revenu qui bénéficient de 125 €uro ;
- le rappel de la notion d’école républicaine pour touTEs nécessaire après que le précédent chef de l’état ait bafoué la laïcité en plaçant le curé au-dessus de l’instituteur, en privilégiant la notion de mérite, en prétendant répondre à l’absentéisme par des gels d’aides sociales ;
- le retrait du dispositif décrié d’évaluation des enseignantEs,
la plupart de contre-réformes des précédents gouvernements sont encore en place et d’autres sujets nécessitent des actions concrètes:
– La promesse de création de 60.000 postes de fonctionnaires en cinq ans est attendue. Elle intégrait aussi des postes de personnels encadrants nécessaires à la vie scolaire comme les Conseillers principaux d’éducation, des assistantes sociales, des psychologues.
Nous espérons que cette mesure et les suivantes prendront effet rapidement afin de renforcer la présence d’adultes qui a été plombée par la RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques) depuis 2007.
Par ailleurs, nous soutenons la création de postes de bibliothécaires dans le Var, souhaité par nombre d’enseignantEs afin de d’assurer le vivier documentaire accessible aux élèves dans le cadre de leurs études et pour leur enrichissement personnel.
– La défense de l’école maternelle dès 3 ans (2 ans partout où c’est nécessaire et souhaité par les familles), synonyme d’égalité scolaire et sociale et l’âge de sortie de l’école que nous espérons voir revenir au moins à 16 ans par l’abrogation de la loi Cherpion de Juillet 2011 qui prévoyait un tremplin systématique à 14 ans vers l’apprentissage ;
– les RASED sabotés pour 50% des effectifs par l’application de la réforme Darcos et la mise en place d’aides personnalisées instituant deux heures hebdomadaires de soutien en dehors du temps scolaire, doivent retrouver leur niveau initial de 2005.
– Les nouveaux programmes, et méthodes pédagogiques doivent être revus en concertation avec les enseignantEs qui doivent retrouver les conditions de la liberté pédagogique individuelle et pour les équipes pédagogiques.
– La formation des maîtres doit être réajustée. La suppression de l’année de stage rémunérée a généré un mal-être enseignant faute de formation en pédagogie et science de l’enfant. Il va de soi qu’une année de transition est nécessaire entre les dernières épreuves orales de formation et la première année d’enseignement.
– L’orientation et ses conseillers d’orientation psychologues (COP) qui avaient fait l’objet de conversion en « chasseurs de têtes »au service de l’entreprise doivent reprendre leur mission première qui est d’informer les élèves et les guider dans leurs choix d’orientation.
En cinq ans, 2.500 postes de COP ont été supprimés (-60%) et 15 Centres d’Informations et d’orientation (CIO) fermés. Nous espérons que le gouvernement œuvrera en faveur de leur maintien et de leur renfort.
– Le socle de connaissance, le livret de compétence dans le premier degré et au collège et la réforme des lycées aussi simplistes que sélectifs doivent laisser la place, dans la concertation, à de véritables réformes visant à former des jeunes à l’esprit critique et à la citoyenneté ; de même, les rythmes scolaires doivent être abordés dans le sens de l’intérêt des jeunes (Sept semaines de cours pour deux semaines de repos) et de leurs familles et non pas sous l’influence des lobbies du tourisme.
De ce fait, tout projet de régionalisation des vacances d’été qui aurait des conséquences graves pour le système éducatif (conditions de travail et de vie des élèves et de leurs familles, ainsi que des personnels, remise en cause des diplômes nationaux…) doit être considéré avec discernement.
Nous rappelons par ailleurs l’importance que nous attachons aux activités culturelles, artistiques ou d’éducation à l’environnement qui, tout en ménageant le rythme scolaire pourraient satisfaire aux besoins d’un accès à la citoyenneté en étant développé dans des structures au sein même des établissements du primaire grâce aux CLAE (Centre de loisirs Associés à l’Ecole) et du secondaire avec les CLAC (Centre de Loisirs Associés au Collège). Des expériences menées depuis plusieurs années dans le VAR ont prouvé tous leurs bienfaits et doivent être étendues dans des communes à population défavorisée pour saisir cette fenêtre éducative comme levier à l’intégration de la sphère collective.
– La nouvelle Carte Scolaire qui a accentué les inégalités doit faire l’objet d’une refonte afin de stopper l’école à plusieurs vitesses dans les collèges et les lycées et dont les familles modestes sont victimes. La mixité sociale, le redécoupage des périmètres des secteurs de recrutement des élèves et les conditions de dotations financières doivent faire l’objet d’analyse fine et pertinente dans la mission des rectorats. Nous comptons bien évidemment sur l’abrogation de la loi Carle, qui oblige les communes à financer la scolarité d’élèves du privé y compris en dehors du territoire communal.
– Les filières professionnelles doivent retrouver leur rythme adaptées pour éviter un décrochage résultant de la suppression des BEP, et de la réforme des BAC Pro en 3 ans qui ont abouti à des taux d’abandon important en cours de cycle. Les « parcours mixtes » avec obligation d’être en apprentissage en dernière année de CAP et de BEP doivent être abandonnés.
– Dans le même esprit réducteur, Xavier Darcos avait fait fi des techniques et méthodes pédagogiques par un pragmatisme décalé sur les notions d’apprentissage du « Lire, écrire, compter » en revoyant le contenu des programmes.
De ce fait, cette aberration a conduit à la suppression –entres autres- des cours d’Histoire-Géographie dans le secondaire et des spécialisations par filières trop précoces.
Les passerelles entre celles-ci demeurent aujourd’hui délicates et méritent un rééquilibrage.
– Dans le cadre de l’éducation prioritaire, les dispositifs ECLAIR, les recrutements locaux et les pratiques managériales attribuées aux chefs d’établissement au détriment de règles nationales, de la concertation et de l’esprit d’équipe pédagogique doivent être remplacée par de véritables zones d’éducation prioritaires avec de réels moyens.
C’EST AU TRAVERS DE QUELQUES MESURES EMBLEMATIQUES QUE NOTRE VISION DE L’ENSEIGNEMENT ET DE SES CONDITIONS D’APPLICATION DOIVENT PERMETTRE L’ECLOSION D’UNE EDUCATION APAISEE POUR UNE SOCIETE EMANCIPATRICE.