« RETAIL PARK » à HYERES : C’EST NON! ————————
Pour EELV du Pays Hyérois, le projet de « Retail Park » sur la ZAE du Roubaud n’est pas vraiment une surprise. En effet l’aménagement de cette zone est un projet de longue date (les terrains sont gelés depuis une quarantaine d’année), et déjà en 2009, quand Leclerc a voulu s’y installer, les associations écologistes et citoyennes l’ont dénoncé.
Un « Retail Park », c’est une galerie marchande, sans hypermarché. Quand on sait que Le Maire a refusé à Leclerc d’ouvrir sa galerie marchande pour ne pas concurrencer les commerces du centre-ville, on peut s’étonner. Mais ce qui nous intéresse, ce n’est pas la guerre que se livrent les enseignes (Casino a fait un recours contre Leclerc pour l’empêcher également d’ouvrir sa galerie marchande, recours rejeté en mai 2012), ni le rôle du Maire entre eux. Aujourd’hui c’est Casino qui avance ses pions (la SCI de la ZAC du Roubaud St Jean), avec l’aval de TPM. Il s’agit de faire à Hyères ce qui a été réalisé ailleurs : une zone commerciale comme on en voit partout à la périphérie de nos villes et qui génère du bétonnage, des déplacements obligés en voiture, une dégradation des paysages et finalement la mort des commerces du centre-ville. Car sous un nom américanisé, il s’agit bien toujours du même modèle : des commerces et un parking. Avec l’appui du Maire qui n’a même pas besoin de consulter son conseil municipal, puisque la compétence est partie à l’intercommunalité.
Notre propos est de dénoncer ici plusieurs choses :
– Tout d’abord l’absence de démocratie induite par le transfert des compétences à TPM, avec un éloignement de la prise de décision qui échappe totalement aux citoyens.
– Ensuite une absence d’imagination qui va être fatale au centre-ville : en incitant les gens à partir faire leurs courses en périphérie on fragilise les commerces de proximité et on laisse la ville à l’abandon. Une ville désertée est soumise à plus d’insécurité.
– Enfin une conception de l’urbanisme dépassée qui ne prend pas en compte les défis d’aujourd’hui :
- Lutter contre le réchauffement climatique : le couple voiture-centre commercial est aujourd’hui unanimement dénoncé et condamné à brève échéance. Mais chez nous, on s’obstine ! Le Var voit les centres commerciaux poursuivre leur extension à un rythme régulier. Chaque ville veut rivaliser avec les voisines, faute de savoir inventer une autre forme d’urbanisme commercial.
- Préserver le cadre de vie dans un objectif de santé publique: une augmentation du trafic automobile va engendrer un supplément de nuisances sonores et porter atteinte à la qualité de l’air. Cette entrée de ville est déjà saturée en ce qui concerne la circulation automobile, et de surcroit mal desservie en transport en commun.
- Préserver les terres agricoles pour développer les circuits courts et maintenir une agriculture de qualité : l’urbanisation des terres agricoles du secteur des Loubes est à déplorer. Il est également important d’un point de vue paysager de valoriser le caractère rural de la ville. Un de traits de caractère d’Hyères, c’est la campagne dans la ville.
- Prévenir les risques en conservant des zones naturelles: le bétonnage croissant autour du lit du Roubaud, qui aime régulièrement à s’en extraire, rend la zone encore plus sensible aux inondations. Une partie de la ZAE est classée en zone rouge non constructible à préserver dans le plan de prévention du risque d’inondation. On peut déplorer que les zones humides ne soient toujours pas complètement recensées sur le territoire. Cela éviterait bien des erreurs.
EELV du Pays hyérois s’oppose donc à ce projet pour les raisons évoquées ci-dessus. Cette entrée de ville mérite mieux et les hyérois aussi. Plutôt qu’un projet mangeur d’espace basé sur le consumérisme, c’est à des secteurs innovants et tournés vers l’avenir qu’il faut faire de la place, dans le respect du site, dans le respect de notre ville.