PMA : Procréation médicalement assistée – Journée internationale des droits des femmes

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes 2013, les syndicats CGT, FSU et Solidaires du Var ont organisé une conférence-débat à la FOL, à Toulon intitulée : « Notre corps nous appartient ! Qu’en est-il en 2013 ? »

Dans le cadre de la table ronde intitulée : la PMA, quels enjeux ? Chantal Mouttet est intervenue au nom d’EELV.

PMA : Procréation médicalement assistée

Intervention de Chantal Mouttet EELV  06/03/2013

Les enjeux de l’égalité des droits sont des enjeux fondamentaux, qu’il s’agisse de l’égalité entre les femmes et les hommes ou entre homosexuels-es ou hétérosexuels-les. L’opposition au mariage pour toutes et tous , à l’adoption, et à l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes au même titre qu’aux couples hétérosexuels, témoigne de la difficulté de penser la société en termes d’égalité des droits et non de hiérarchisation de valeur des individus qui la composent.

Ne pas oublier que derrière les mots (homosexualité, PMA…) il ya des situations vécues, des histoires douloureuses, des identités piétinées, bafouées, humiliées.

Dans le programme de la présidentielle 2012, déjà les écologistes défendaient l’accès égalitaire pour toutes et tous à l’adoption et aux techniques d’assistance à la procréation, et la reconnaissance de l’autorité des parents sociaux sur les enfants de couples homosexuels.

Pour nous féministes et écologistes, les femmes doivent être libres d’avoir ou non un enfant. Avoir un enfant ne doit être ni une obligation, ni un interdit, mais être l’aboutissement d’un projet. Nous ne voyons pas en quoi ce projet serait moins légitime pour les femmes lesbiennes que pour les femmes hétérosexuelles dont le partenaire est infertile.

L’ouverture à la PMA pour tous les couples, (ou plutôt la non ouverture) pose aussi la question en termes de protection sanitaire des femmes avec des risques d’insémination artisanale sans vérification du sperme du donneur entraînant des risques de transmission ou d’exposition aux MST/IST/VIH.

Une fois cela posé et l’accès à la PMA faisant consensus à cette tribune, il est intéressant, alors, de porter le débat en termes de questionnements car la PMA en général soulève de nombreuses réflexions éthiques. Et puisque le projet de loi sera porté à l’Assemblée Nationale cet automne, prenons ce temps pour débattre, échanger, s’ouvrir aux réflexions des un(e)s et des autres.

Les questions du débat :

  • · L’enfant doit-il connaître l’origine de sa conception ? Des enfants nés de la PMA peuvent avoir pour parents leurs deux parents biologiques, et il semble important que ces enfants connaissent le comment de leur conception. (Procréation Médicalement Assistée) Mais pour une infime partie des naissances (0,12%) il faut faire appel à un tiers donneur, actuellement celui-ci garde l’anonymat d’où le poids insupportable du secret d’origine chez l’enfant, source d’angoisse ; l’enfant imagine pire que la PMA (inceste..viol…), obstacle à la construction de l’identité, problème de frères et sœurs inconnus, angoisse de se mettre en couple avec 1 frère ou 1 sœur biologique.

L’association Médicalement Anonyme demande la levée de l’anonymat à partir de 18 ans sans rétroactivité de la loi. Actuellement l’enfant possède un N° de dossier sans accès possible au contenu. Autre problème, celui de donneurs porteurs de maladies transmissibles génétiquement. L’accès au dossier est possible uniquement si la maladie se révèle chez l’enfant

Inversement l’Association des Enfants Du Don de sperme considère que la question de la recherche des origines génétiques n’est pas fondamentale.

  • Argument entendu contre la PMA pour les couples d’homosexuelles : « la PMA pour les lesbiennes, défendu dans le cadre de l’égalité d’accès aux droits c’est l’ouverture à la Gestation Pour Autrui (GPA) pour les couples masculins ». Non car depuis de nombreuses années la PMA est accessible aux couples hétérosexuels dont la femme peut porter un enfant ; cela n’a en aucune façon autorisé une extension à la GPA pour es couples hétérosexuels dont la femme ne peut pas porter d’enfant (absence d’utérus par exemple).

Aujourd’hui au sein d’EELV s’est mis en place un groupe de travail autour de la GPA. Et certains soulèvent l’opposition nature/culture, le primat du génétique étant du côté de la nature : transmettre son patrimoine génétique à ses descendants (mais pas seulement bien sûr). Côté culture c’est l’éducation, la transmission de valeurs qui prime et l’adoption d’un enfant le permet. D’où la nécessité de faciliter les modalités d’adoption.

De tout cela nous pouvons débattre maintenant et pendant quelques mois avant l’arrivée du projet à l’Assemblée.

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