En ces temps de crise, nous voyons fleurir un tas de projets démesurés, mégalomanes et inutiles. Des investisseurs français, suisses et italiens veulent faire du domaine de l’Escarelle, à La Celle, un grand centre de loisirs pour milliardaires en manque de démesure.

Sur la petite commune de La celle de 2100 ha, le projet veut s’accaparer pas moins de 1100 ha pour y construire deux hôtels de luxe, un terrain de polo, un autre de golf, un circuit pour voitures anciennes de 10 km, un funiculaire desservant un bar à champagne panoramique à 600m d’altitude ainsi que deux centres de formations…le tout pour la modique somme de 250 millions d’€uros.

Pour réaliser ce projet, les investisseurs veulent que le maire de la commune de La Celle déclasse les terres aujourd’hui en zone agricole et naturelle pour les rendre constructible. Modifier le PLU et déclasser 1100 ha créerait un précédent inacceptable. Nous avons aujourd’hui du mal à préserver les terres agricoles. Si il suffit d’arriver avec des gros sous pour que les règles d’urbanismes n’existent plus, cela laisse la porte ouverte à tous les excès. Surtout qu’il existe des zones industrielles et commerciales, comme la zone de vins où Michelin devait s’installer, qui sont à l’abandon.

Une agriculture de témoignage.
Ce projet illustre bien la place que l’on veut laisser à l’agriculture dans notre département : un rôle de témoignage et une façade écologique.
La création d’une ferme en agriculture biologique et les 105 ha de vigne ne sont là que pour donner une couleur verte au projet. Si nous voulons installer des paysans, c’est pour nourrir la population avec une alimentation de qualité et non pour servir de musée.

Un désastre écologique.
Outre sa démesure, ce projet a pour but de viser une clientèle de luxe adepte de sports coûteux en énergie, en eau et polluants. Nous ne pouvons tolérer que des espaces naturels riches en biodiversité disparaissent et que des tonnes d’eau soient déversées sur des pelouses de golf et de polo pour le seul plaisir immédiat de quelques riches touristes en goguette. Le rocher de Candelon et la Loube constituent une réserve d’eau importante qui alimente la commune et la plaine agricole du val de camps. Le risque de pollution de ces réserves ou de surconsommation est important et constitue une objection majeure à la réalisation de ce projet. Le Parc Naturel Régional de la sainte baume doit intégrer ces espaces. Il perdrait bien de son sens si ce projet venait à voir le jour.

Nous avons d’autres priorités pour notre territoire et d’autres projets porteurs d’avenir peuvent voir le jour sur une telle surface. Les sommes annoncées pour financer ce projet sont excessives et seraient bien plus utiles pour réaliser du portage de foncier pour que des jeunes puissent s’installer et aider au développement de l’agriculture.

Apostolo Sylvain
Co-porte parole de la Confédération Paysanne du Var