Le Dragon Vert n°1- Le journal des écologistes du pays dracénois et du haut-var

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LE DRAGON VERT

                                                                                                                             Très bonne année 2014 !

 

Edito du numéro 1   

 

Nous présentons le premier journal d’Europe Ecologie Les Verts du pays Dracénois et du Haut Var.

Nous y faisons connaître les idées d’un mouvement écologique qui se constitue dans l’opposition à un libéralisme économique qui ne marche pas, fonctionnant avec une succession de crises de plus en plus fréquentes.

Ce système génère des inégalités considérables, (aujourd’hui 1% de la population mondiale possède 50% des richesses mondiales), des injustices sociales qui s’aggravent. La pauvreté a augmenté en France et en Europe entre 2010 et 2011 à cause de l’accroissement du chômage et des emplois précaires.

S’ajoutent à cela et pour la première fois, des atteintes environnementales irréversibles, celles provoquées en particulier par les accidents nucléaires majeurs.

Les objectifs d’EELV sont de remettre en cause l’idée de croissance illimitée dans un monde dont les contours sont finis, d’inventer d’autres formes de progrès non fondées sur des consommations matérielles infinies.

Le progrès n’a pas une forme unique, celle imposée par la publicité et les grandes enseignes de la consommation.

Y porter un regard critique ce n’est pas être passéiste, dire que « c’était mieux avant », bien qu’en interrogeant un habitant de Tchernobyl, un paysan de Fukushima qui pratiquait dans son champ une agriculture biologique ou même près de chez nous un pêcheur en Garonne qui ne vend plus aloses, lamproies ou esturgeons parce qu’ils sont contaminés aux pcb, nous pouvons imaginer la réponse.

Nous voulons participer à la compréhension de ce monde qui se modifie et agir contre le gaspillage des ressources naturelles, apporter des solutions au traitement des déchets, à leur recyclage, aux problèmes énergétiques, aux transports avec des propositions essentielles :

– Préserver les territoires agricoles pour le maintien et le développement d’une agriculture paysanne, sans pesticide, garantissant une alimentation saine sans OGM ;

– Protéger les espaces naturels dans les villes et à leur périphérie ;

– Mettre fin à l’énergie nucléaire, ce qui est pour nous un impératif ;

– S’opposer à l’exploitation des gaz de schiste sur nos territoires et ailleurs ;

– Lutter contre les extrémismes politiques et religieux dont a été marquée de manière dramatique l’histoire du XX° siècle.

Cette liste de propositions est bien sûr incomplète. Nous voulons porter un regard critique sur un système pour en gommer les inconvénients et construire un monde viable pour nous et à transmettre.

Ce journal est un moyen d’échange d’idées afin de progresser sur la voie d’une écologie partagée.

René JUST

Co-animateur Groupe local Dracénie – Haut Var

 

Des légumes bio, des brebis bio, et pourquoi pas des repas bio et même avec du vin bio !

Le Var est-il un département où l’agriculture biologique (AB) est importante ?

Eh bien, contrairement aux dires de quelques esprits chagrins, il fait figure de bon élève !

Les surfaces agricoles sont de 11 680 ha soit 12,9% de la surface agricole utile (SAU). PACA avec 13,18% de la SAU et 407 exploitants en 2012 (soit +12% en 1 an), est la première de France ! Dans le Var la viticulture est prépondérante (3 469 ha), l’apiculture est 1ere de PACA, mais les fruits 3èmes de PACA, et les légumes 4èmes de PACA, ne sont pas ridicules.

Le Var présente donc des productions en agriculture Bio relativement importantes. Alors pourquoi pas plus de repas bio dans les cantines scolaires et en particulier en Dracénie ?

 

 Image site Colibri

Les menus servis à Draguignan comportent effectivement quelques produits bio. Sur une semaine, 3 fruits, 1 salade et 1 concombre ! Mais pas de repas entièrement bio alors qu’une enquête montre que 75% des parents le souhaiteraient.

On nous rétorque souvent que c’est trop cher alors qu’un repas bio n’est que de 10% à 15% plus cher qu’un repas normal, soit entre 0,48 € et 0,60 € par repas. Cette augmentation ne concernant que les matières premières, soit 20 à 30% du coût total d’un repas. D’ailleurs de plus en plus de communes qui gèrent leur cuisine municipale proposent des repas bio 1.

On oublie que l’agriculture Bio est génératrice d’emplois. Un viticulteur Bio emploie plus du double de personnes qu’en conventionnel : 3,5 UTA/ha contre 1,8 (Unité de Travail Annuel).

L’augmentation de la demande en restauration scolaire donnerait du travail et permettrait de maintenir cette agriculture qui protège et valorise l’environnement de notre région tellement mis en avant, vis-à-vis du tourisme, par les élus.

Actuellement la Dracénie comprend 11 producteurs en Bio ce qui est peu par rapport aux 220 dans le Var. Favoriser l’installation de jeunes ou de néo-ruraux en libérant des terres agricoles actuellement inexploitées devrait être un projet important en Dracénie.

Exemple avec Tourves qui aide à la transmission, la vente ou la location de terres inexploitées pour de nouvelles installations de paysans, dont plusieurs ont choisi d’être en Bio. On peut aussi s’inspirer du Pays d’Aubagne avec son Centre d’Etude Technique Agricole qui apporte  des conseils techniques et fait de la promotion et  de la communication autour des produits locaux.

L’attrait des consommateurs pour la production locale est de plus en plus fort : il suffit de faire nos marchés pour s’en convaincre !

Pour soutenir la filière ovine, achetons de l’agneau français, au lieu du néozélandais. C’est permettre aux éleveurs français de vivre de leur métier, d’entretenir des paysages ouverts, des forêts débroussaillées, des pistes de ski… Et c’est si beau un troupeau de brebis avec ses sonnailles lors de la transhumance !

Alors des paysans nombreux, des productions locales et une valorisation de l’agriculture Bio, notamment dans la restauration scolaire, sont nécessaires à la Dracénie pour notre économie,  notre environnement et surtout le bien être de ses habitants.

 Georges BARONI

1. La Fédération Nationale des Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) du Gard a créé le concept Manger Bio en restauration collective, programme qui consiste à introduire l’alimentation bio dans les collèges du département en accompagnant cette démarche d’une information pédagogique. Ce programme a depuis essaimé dans toute la France.

 

A Draguignan, une mare peut en cacher une autre.

 

Méconnues par beaucoup de personnes, la commune de Draguignan et ses environs sont parsemés de dépressions géologiques. De taille plus ou moins grandes, elles ont été formées pour la plupart il y a très longtemps, d’autres sont beaucoup plus récentes, souvent leur formation continue de nos jours.

Peut-être en connaissez-vous certaines car, selon leur aspect et leur taille, elles portent le nom de dolines, effondrements, clapes, sueis, mares… et même lacs temporaires.

Trop souvent malmenées au cours des différentes vagues d’urbanisation, ces zones humides ont vu leur relief modifié, perturbant le cours de l’eau y circulant, et aussi leur rôle essentiel et naturel de bassin de rétention d’eau en cas de forte pluie.

Et pourtant nous avons tout intérêt à les connaître car elles peuvent rendre des services incomparables en cas d’inondation ou accueillir une biodiversité très riche et parfois des plantes rares ou protégées.

A l’heure où l’on parle de grands travaux à coup de millions d’euros pour éviter un prochain désastre humain et matériel en cas d’inondation, peu de personnes se préoccupent de ces éléments naturels incontournables dans cette problématique.


Exemple : la mare du Col de l’Ange.

Située en sortie de Draguignan, direction de Flayosc, elle fait pourtant partie du bassin versant du Réal et non de celui de la Nartuby.

D’une superficie conséquente de 4,5 hectares, elle a été coupée en deux dans les années 1886-1888 par la construction de la voie ferrée « Nice – Meyrargues ».

La plus grande partie située au sud a été drainée par un petit canal rejoignant le cours du Réal afin de la transformer en surface agricole.

La partie nord plus petite, propriété du Conseil Général du Var, recueille les eaux de pluie de tout un quartier en amont. Le quartier du col de l’Ange a connu une forte urbanisation ces dernières années, à tel point que l’on a autorisé la construction de maisons dans la mare même !

Mares ou lacs temporaires, qu’est-ce que c’est ?

Dans les régions méditerranéennes, les « eaux temporaires » ont une importance de plus en plus reconnue et sont maintenant biens étudiées par les scientifiques. Les premiers lacs ou mares temporaires à être observés dans le Var sont ceux de Gonfaron, Flassans et Besse sur Issole. Ils portent les noms de « Lac Redon », Bonne Cougne, Gavoti…

Fonctionnement : En période de pluie, ces zones se remplissent plus ou moins fortement selon l’importance des précipitations. Entre les périodes humides et en été, elles ont absorbé ou évacué leur eau, s’asséchant de façon complète.

Originalité : Outre le fait d’avoir un rôle majeur dans l’amortissement des inondations, ces milieux naturels possèdent une biodiversité importante liée aux milieux humides et peuvent même accueillir des plantes rares comme le « Lythrum tribracteatum » ou « salicaire à trois bractées » (photo à droite) pour la mare du Col de l’Ange.

Menaces : Pour la mare du Col de l’Ange, outre les menaces d’urbanisation, de modification du parcours de l’eau, on peut aussi mentionner l’apport de remblais (aggravant le phénomène d’inondation et perturbant l’équilibre de la faune et la flore existantes), l’introduction de plantes invasives (herbes de la Pampa), l’apport de déchets polluants en provenance des routes ou des conduits d’évacuation d’eau, la pollution issue des cultures avoisinantes (pesticides, désherbants…).

A noter : tout le long du talus de l’ancienne voie ferrée, deux rangées de robiniers faux acacia, plante épineuse destinée à éloigner le bétail de la voie. Mais c’était évidemment utilisé à une autre époque !

Contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, une mobilisation toujours d’actualité.

Nous avons été nombreux à nous mobiliser et à manifester contre la construction d’un aéroport à Notre Dame des Landes cet été. Les participants étaient entre 4000 et 8000 selon l’origine du comptage : la mobilisation contre ce projet n’est donc pas  marginale.

Beaucoup de jeunes manifestants. L‘ambiance était très festive avec de nombreux concerts. Des débats également avec la présence de représentants des altermondialistes, ATTAC, associations de défense de l’environnement, partis politiques.

Site peu connu avant ce projet, nous y avons découvert en arrivant un paysage de bocages et une zone humide  exceptionnels.

Deux projets de développement s’affrontent. Soit un développement respectant les paysages et l’environnement, préservant les champs, les haies et la zone humide, et maintenant une population rurale et une agriculture paysanne.

Soit un développement menant à l’artificialisation des terres pour un coût de 808 milions d’euros. L’intérêt du nouvel aéroport serait la création d’emplois pendant les travaux et la conviction qu’une infrastructure plus grande augmenterait automatiquement le trafic aérien à Nantes.

L’exemple d’autres projets similaires nous montre que la réalité n’est pas si simple : les bénéfices sont souvent décevants et les dégâts irréversibles.

Pourtant, le préfet de région, a publié le 21 décembre les arrêtés relatifs à la loi sur l’eau et à la biodiversité, conditionnant le démarrage du chantier. Les premières actions de transferts d’espèces vivantes et de défrichage seraient menées « au cours du premier semestre 2014 », selon le préfet 1 .

Europe Ecologie Les Verts reste donc très attentif et mobilisé contre la construction de cet aéroport.

Au-delà de ce projet, nous insistons pour que toutes les villes adoptent un Plan Local d’Urbanisme (PLU) intégrant, dans sa réalisation, la protection des territoires agricoles existants ou potentiels.

Source : journaux-francais.net

 

L’HEBERGEMENT D’URGENCE, c’est mieux, mais…

Depuis la fermeture en septembre 2009 du Centre d’hébergement d’urgence avenue Cazelles à Draguignan (le Conseil général ayant récupéré le terrain pour un projet immobilier), aucune structure permanente n’avait été mise en place.

Après quatre années de solutions provisoires on constate un progrès. Une structure destinée à l’hébergement et devant fonctionner à l’année ouvre en Dracénie dans la ville-centre, Draguignan. Pour les personnes sans abri, elle dispose de quinze places réparties dans des appartements sur plusieurs sites.

Suite à l’appel à projet lancé par la Préfecture c’est l’AVAF (Association Varoise d’Accueil Familial) qui prend en charge ce service.

Mais pour sa mise en œuvre l’Association a dû mobiliser plusieurs appartements de son parc de logements temporaires, se privant ainsi d’une partie de ses capacités de réinsertion par l’accès au logement. Cette solution n’est pas vraiment satisfaisante.

Le besoin de disposer d’un lieu véritablement consacré à l’hébergement et à l’insertion demeure.

 

 AGENDA

➢  Second cycle d’ateliers hebdomadaires Emergence pour passer d’une envie, d’une idée à un projet formalisé, jusqu’au 20 février, de 9h à 17h30, à Draguignan, par le Piles 83 (pôles d’initiatives locales d’économie solidaire).

Contact : 06 38 93 3818, dracenie@pilespaca.org

➢  Cycle de formation « Le potager agroécologique », les 1, 8 et 9 février, à  Flayosc (usine de la Redonne), par l’association  Partager la terre. Contact : 06 25 49 59 71

➢ Projection du film « Iron wall » (ciné soupe), 12 février à 20h, à Flayosc (usine de la Redonne).
Contact : infos@usinedelaredonne.org

➢ Projection du film « Le prix de l’or » (ciné soupe), 12 mars à 20h, à Flayosc (usine de la Redonne).                       Contact : infos@usinedelaredonne.org

➢  Projection du film « La Grande invasion », 11 mars à 18h 30, à Lorgues (médiathèque), par le réseau des médiathèques en Dracénie

➢  Projection du film « Pierre RABHI, la reconquète du songe« , 13 mars à 18h 30, à Claviers (salle des fêtes), par le réseau des médiathèques en Dracénie

➢ Exposition « Histoires d’eau » (entrée libre), du 15 au 30 mars, à Lorgues (office du tourisme), par l’association Lorgues Nature Environnement. Contact : lorgues.nature@laposte.net

Semaine pour les alternatives aux pesticides, du 20 au 30 mars, par Colibris 83-dracénie, l’Action citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides et Agribiovar. Contact : agribiovar.demaria@laposte.net

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