Débat d’Orientation Budgétaire 2014 La Seyne sur mer – Intervention de Denise Reverdito EELV – 22 avril 2014

Je voudrais tout d’abord à l’occasion de cette première prise de paroles de notre groupe « Ecologistes et Citoyens » vous faire part de notre satisfaction de participer à cette nouvelle équipe « Vuillemot 2 » et à me retrouver aux côtés de l’ensemble des autres partis de Gauche.

Dans le même temps, même si cela peut vous sembler contradictoire, je suis soulagée que mon parti ait quitté une équipe gouvernementale qui oublie chaque jour un peu plus ses engagements au service des populations les plus en difficulté pour privilégier le monde de la finance. Et bien entendu cela a des répercussions directes sur notre débat d’orientation budgétaire d’aujourd’hui. Bien sûr que ce budget n’est pas celui que nous aurions aimé vous présenter avec des investissements permettant une meilleure qualité de vie, avec la baisse des impôts, avec de grands projets… Non, ce n’est pas cela que nous vous présentons aujourd’hui mais je voudrais remercier l’équipe « Vuillemot 1 » de nous permettre d’établir ce budget, parce qu’il leur en a fallu durant le précédent mandat de la volonté, de la pugnacité pour parvenir à ce que nous puissions aujourd’hui vous présenter un budget dont ils n’ont pas à rougir. Je voudrais vous rappeler qu’en 2008, lorsqu’ils sont arrivés aux commandes, la situation des finances seynoises était dans un tel état que la mise sous tutelle était sérieusement envisagée. Ce n’est plus le cas, même si la gestion des prêts antérieurs à 2008 expose toujours la ville à des risques substantiels. Mais je dois dire, que je suis en colère, en colère de voir que les dotations de l’état sont en baisse, toujours plus en baisse, 1,5 milliards de moins versés aux collectivités locales en 2014 et à nouveau 1,5 milliards en 2015 ! Alors que nous faisons des efforts incommensurables pour tenir « la tête hors de l’eau », pour faire en sorte d’apporter un peu d’oxygène à nos concitoyens, la politique menée à l’échelon national nous enfonce à nouveau la tête sous l’eau, avec sans doute une perte d’un million d’euros de dotations versées à la ville voire plus…

Je voudrais, comme mes collègues, souligner d’abord l’attention portée à la limitation des dépenses et en premier lieu à celles afférentes aux personnels avec une augmentation de 1,7 à 2% maximum. L’effort fait également pour contenir la pression fiscale ; même si, comme vous tous, je trouve qu’elle est encore trop élevée pour les familles les plus modestes mais aussi pour une classe moyenne qui se sent de plus en plus ponctionnée et qui parfois envisage de quitter notre ville. Nous devons absolument préserver notre mixité sociale c’est un enjeu fort pour notre cité. Souligner aussi, le souci permanent de l’équipe précédente et de celle présente devant vous pour gérer « à l’économie », en dépensant le moins possible sans nuire à la qualité de service. Il faut remercier les personnels à qui nous demandons toujours plus, avec moins : moins de moyens, moins de revenus, moins de temps… Nous essayons de mettre en place dans cette ville ce que nous écologistes appelons « sobriété », Pierre Rabhi ajoute « sobriété heureuse » c’est un qualificatif que je n’emploierai pas car pour que cette sobriété soit « heureuse » il faudrait que tous les habitants de cette ville aient au moins un minimum leur permettant de vivre décemment et d’accepter des restrictions, ce n’est pas le cas. J’espère que nous y parviendrons avant la fin de ce mandat. De même qu’il va falloir retrouver de la capacité d’investissement pour pouvoir mettre en place une véritable politique énergétique qui nous permettra à terme de réduire nos consommations de fluides et d’énergie ou de les maîtriser (installation de panneaux photovoltaïques par exemple) et qui avec une mise de départ parfois minime nous permettra de réduire notre facture énergétique tout en protégeant la planète.

Mais si ce type d’investissement n’est pas pour aujourd’hui, vous noterez dans ce budget que nous ne sommes pas que sur la défensive et que nous allons de l’avant avec le financement de projets. Des projets indispensables à la bonne cohésion des habitants comme l’aménagement du stade Scaglia (Salle Baquet) ou des projets structurants comme l’opération Centre ville, une opération qui après celle du quartier Berthe est d’une absolue nécessité et j’espère que l’état ne nous refusera pas cette fois sa contribution !

Pour les recettes, si la plus grande prudence est toujours de mise face à l’emprunt. Il nous faut parvenir à ramener notre taux d’endettement à un taux acceptable par les banques. Je me permets d’en appeler à la solidarité des autres collectivités territoriales : TPM, Conseil Général, Conseil Régional. Je sais que, comme nous, elles ont à faire face à la politique d’austérité et aux restrictions budgétaires mais je leur demande, comme elles ont su le faire par le passé, de ne pas oublier notre ville. Car les habitants de cette ville, avant d’être de Droite ou de Gauche, sont des Femmes et des Hommes plus qu’ailleurs en grande difficulté. Plus qu’ailleurs La Seyne accueille dans ses logements sociaux des populations fragiles, plus qu’ailleurs la classe moyenne doit participer à l’effort pour les soutenir, plus qu’ailleurs notre passé économique a laissé une ville exsangue et qui a du mal à se relever, c’est pourquoi je leur dis : nous avons besoin de vous,  aidez- nous, ainsi que je le disais en préambule à « garder la tête hors de l’eau », à reprendre souffle et à continuer à nager vers un horizon plus clair.

Denise Reverdito
CM Groupe Ecologistes et Citoyens
EELV – La Seyne StMandrier

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