15 minutes pour comprendre l’impasse de l’agriculture productiviste
Claude Bourguignon est un ingénieur agronome formé à l’Institut national agronomique Paris-Grignon (INA P-G). Il a d’abord travaillé à l’INRA où ses travaux (méthode de mesure de l’activité biologique des sols) ont suscité peu d’intérêt, voire le rejet. Voyant par ses relevés d’activité biologique que les sols cultivés en labour avec des apports d’engrais chimiques et de pesticides perdaient leurs populations microbiennes et fongiques, et « mouraient » en perdant aussi leurs nutriments et en s’érodant de manière accélérée, il est devenu un des promoteurs, développeurs et spécialistes des techniques de restauration et préservation des sols agricoles par des techniques respectueuses de la vie du sol et de son fonctionnement en tant qu’agro-écosystème complexe.
Claude Bourguignon est par ailleurs conférencier et formateur, membre de la Société d’écologie, de la Société américaine de microbiologie, enseignant à l’ancienne école d’agrobiologie de Beaujeu. Il a déploré l’absence de chaire officielle de microbiologie des sols en France (depuis que le secteur microbiologie des sols de l’Institut Pasteur a été fermé), ce qui s’est traduit par le manque de formation en microbiologie chez les pédologues et agronomes.
Dans les années 1980, il met au point une méthode de mesure de l’activité micro-biologique des sols et constate qu’en Europe, 90 % de l’activité micro-biologique des sols a été détruite.
Avec sa femme Lydia Gabucci-Bourguignon, maître es sciences, ils fondent en 1989 Le LAMS (Laboratoire d’analyse microbiologique des sols) qui analyse sur le plan physique chimique et biologique les sols agricoles, viticoles (ou autres, golfs par exemple), afin d’aider les agriculteurs ou leurs gestionnaires à obtenir de meilleurs rendements, par une meilleure connaissance et prise en compte du fonctionnement des sols.